La frappe de monnaie

Définition
Qu’est-ce qu’une monnaie ? C’est un objet fabriqué dans un matériau rare (métal précieux), qui possède une valeur intrinsèque différente de sa valeur réelle, qui correspond à une norme (taille, poids) et enfin qui porte un emblème, un symbole, qui lui donne sa valeur et son crédit.

La frappe de monnaie

Un peu d’histoire
Invention de la monnaie : en Asie Mineure (actuelle Turquie) au VIIe siècle avant J.-C. selon la légende avec le roi de Lydie Crésus (cf. « riche comme Crésus »), dont le royaume était traversé par une rivière riche en paillettes d’or : le Pactole. Il aurait donc cherché un moyen de capitaliser et contrôler toutes ces richesses qui servaient déjà de moyen d’échanges. Très rapidement cette invention est reprise   par la plupart des cités grecques : Egine, Corinthe, Athènes…
L’usage de la monnaie apparait au Gaule de deux manières :
Au VIe s. av. J.-C. la cité grecque de Massalia (Marseille) frappe de monnaies en argent qui circulent exclusivement dans le Sud de la Gaule.
Au IVe s. av. J.-C. de nombreux gaulois sont utilisés comme mercenaires en Méditerranée, et sont payés en monnaies d’or, les statères d’or de Philippe II de Macédoine. Les peuples celtes commencent alors à frapper leurs propres pièces, en imposant des symboles qui leur sont propres.
Avec la conquête romaine les monnaies gauloises sont remplacées par le modèle impérial, mais la technique reste la même jusqu’à la révolution industrielle.

 

 

Réalisation des pièces
3 métaux sont utilisés : l’or, l’argent et le bronze (un alliage de cuivre et d’étain).
Le métal est fondu dans un creuset en céramique, puis coulé dans un moule. Après refroidissement on obtient un flan monétaire. Celui-ci est placé à chaud entre deux coins monétaires : il s’agit de cylindre en bronze dont l’extrémité est gravée en  négatif. Un coup de marteau sur le coin supérieur permet d’imprimer le motif sur le flan, qui devient alors une véritable pièce.

La frappe de monnaie




Usage en Gaule
La grande majorité des gaulois n’utilise pas les pièces, car leur valeur est trop importante : le système du troc est encore actif pour et les paysans et les artisans. Seuls les mercenaires sont payés en monnaie, réalisées avec les métaux du butin : les archéologues ont par exemple retrouvé de nombreuses pièces portant la figure et le nom de Vercingétorix, qui payait ses soldats avec cette monnaie. Les commerçants utilisent également le système monétaire, pour les échanges entre tribus gauloises ou avec les romains.
L’utilisation principale des monnaies en Gaule semble rituelle, puisqu’elles sont retrouvées en grande quantité dans les sanctuaires, en tant qu’offrande de valeur.

Bibliographie
GRUEL Katherine, La monnaie chez les Gaulois, Paris, Errance, 1989.
REBUFFAT François, La monnaie dans l’Antiquité, Paris, Picard, 1996.
« Monnaies gauloises : origine, fabrication, usages » in Dossiers d’archéologie, n°360, nov.-déc. 2013.

 

Notre atelier
C’est autour de ce discours scientifique que Les Ambiani animent un atelier durant lequel, à partir de flans d’étain, une monnaie peut être frappée, sur les deux faces en même temps, à l’aide d’un marteau, de coins et d’un billot (qui remplit la fonction d’enclume monétaire). Venez découvrir les motifs bien caractéristiques qui font les monnaies Ambiennes !

La frappe de monnaie